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Le plongeon de l'uranium n’aura pas lieu

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Message  didier le recycleur Mer 20 Juil - 6:56

Le plongeon de l'uranium n’aura pas lieu
Par Camille-Yihua Chen, journaliste à MoneyWeek

La peur du nucléaire couvait sous la braise ; la catastrophe de Fukushima l'a ravivée.

Au milieu d'un concert de protestations contre l'atome civil, l'uranium -- minerai indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires -- a vu son élan haussier se briser net.

De 61,35 $ la livre le 24 mars, le cours du yellowcake (poudre d'uranium) est retombé le 24 juin à 54,25 $ la livre. Une chute de plus 13% en trois mois.

Mais la dégringolade ne peut pas se poursuivre éternellement. L'arbre ne doit pas cacher la forêt. En Europe et en Asie, de nouveaux pays ont toujours l'intention de se convertir à l'atome.

Et au premier rang desquels, la Chine.

L'Allemagne et la Suisse sortent de l'atome, la belle affaire !
Plus de cent jours après l'accident de Fukushima, l'opinion publique reste plus que jamais divisée quant au choix de persévérer dans le développement du nucléaire. Les spectaculaires décisions de l'Allemagne, de la Suisse et de l'Italie de renoncer au secteur ont amené de l'eau au moulin des anti-nucléaires.

Mais ces retraits de l'atome ont éclipsé les projets de construction de centrales dans de nombreux autres pays.

Ainsi la Grande-Bretagne prépare l'installation de quatre EPR (réacteur à eau sous pression). La Finlande, tout entière mobilisée sur sa volonté de s'émanciper de sa dépendance au gaz russe, prévoit de construire deux centrales supplémentaires. Et les Pays-Bas envisagent de se doter d'un deuxième réacteur...

L'industrie nucléaire prospère en Chine
Hors Union européenne, la Turquie travaille activement à faire ses premiers pas dans le monde de l'atome civil. Même le Japon envisage de redémarrer certaines centrales, 30% de la production d'électricité du pays étant d'origine nucléaire.

C'est véritablement de Chine que l'industrie peut attendre son salut. Le pays compte déjà le plus grand nombre de projets de réacteurs dans le monde. 28 réacteurs sont actuellement en chantier.

Certes, la décision a été prise, le 17 mars, de geler les nouvelles autorisations de construction. Mais selon Xu Yuming, vice-secrétaire général de l'Association chinoise de l'énergie nucléaire cité par le Xinlang Caijing du 23 mai, le pays "ne changera rien à sa détermination de développer l'énergie nucléaire (…), et sera doté, à l'horizon 2020, d'une capacité de production de 70GW" (contre 10,8GW actuellement).

La déclaration de Xu Yuming fait dire aux spécialistes chinois que les projets suspendus devraient être débloqués au quatrième trimestre. Il faut donc comprendre que l'empire du Milieu s'apprête à construire une trentaine de réacteurs de plus sur les dix ans à venir.

Avec les projets en cours, on atteint un total de soixante nouvelles unités !

Les énergies renouvelables ne sont pas prêtes
La Chine -- tout comme les pays qui persistent à opter pour l'énergie nucléaire -- est parfaitement consciente du danger de cette technologie. Malheureusement pour elle, elle n'a pas d'autres choix. Xu Yuming explique : "La Chine souffre d'une grave pénurie d'énergie. Le nucléaire présente certes des risques, mais il constitue une source énergétique stable et propre (...) Il est impossible que la Chine l'abandonne ; d'ailleurs, elle ne peut pas se le permettre.

Les énergies renouvelables, tels le solaire et l'éolien, sont des solutions incontournables... à long terme. Les experts affirment qu'à l'horizon 2030-2050, les énergies vertes ne seront en capacité de répondre qu'à un tiers des besoins dans le monde.

De plus, ces énergies sont par nature intermittentes, or les besoins en électricité sont continus.

En 2020, la Chine importera 60% de ses besoins en uranium
Des constats pragmatiques nous portent à croire à l'avenir du nucléaire, et donc au rebond de l'uranium. Notamment parce que, même si dans des pays comme la France, les Etats-Unis et le Japon elle doit rester stable, la demande en yellowcake est appelée à croître rapidement en Chine.

D'ici 2020, plus de 60% de ses besoins seraient tributaires des importations, entraînant les prix à la hausse. Selon certains experts, le cours de l'uranium devrait alors atteindre les 75 à 80 $ la livre en 2012.

La fin du nucléaire low cost, low safety
Pour réduire les risques, les Etats pro-nucléaires intensifient les contrôles de sécurité. Et s'engagent dans la construction de centrales de troisième génération, considérées comme plus sûres.

En clair, l'accident de Fukushima ne signe pas la fin du nucléaire, mais celle du "nucléaire low cost, low safety", tant vanté il y a peu de temps encore.

Par Camille-Yihua Chen, pour l'Edito Matières Premières & Devises.



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